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 La situation du lecteur dans les romans de Michel Butor

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Chamsse Kamar
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مُساهمةموضوع: La situation du lecteur dans les romans de Michel Butor   La situation du lecteur dans les romans de Michel Butor I_icon_minitimeالجمعة 2 أبريل 2010 - 16:44


Auteur : Nadia BIROUK


La situation du Lecteur dans les romans de Michel Butor




La situation du lecteur dans les romans de Michel Butor Michel+Butor+11-12-03-97_09+lowMichel Butor

Les romans butoriens tracent l’itinéraire d’un futur lecteur conscient de son acte de lecture, capable d’assumer son rôle narratif et de saisir ses nuances sémantiques. Ce qui fait le génie de Butor c’est sa manière de maintenir le lecteur en éveil à l’aide d’une communication réciproque implicite ou explicite renforçant le pacte de lecture. Ce contact incarne la présence flagrante des lecteurs envisagés qui se manifestent dans le texte par des indices énonciatifs, qui les interpellent et les impliquent afin de participer à la production du sens en assurant l’interaction : auteur/ texte/lecteur.
Avec butor la lecture prend un autre vecteur, elle devient une opération difficile, une stratégie travaillée d’avance sous des objectifs précis en se basant sur les effets langagiers et leur pesanteur sémantique qui exploitent bien sûr, les six fonctions du langage et qui mettent en valeur le lecteur réel qui doit recevoir le message et analyser ses codes. L’énoncé entre ainsi dans un jeu de négociation de sens où la représentation de soi débute par la confirmation de soi et finit par la découverte de soi. Une découverte douloureuse menée par une production lacunaire nécessitant d’autres productions capables de combler ou de compléter un vide déroutant que l’auteur prétend oublier ou négliger pourvu qu’il pousse ses destinataires à réagir à sa place.
Le lecteur devient le centre d’intérêt de toutes opérations discursives, la cible et l’objet d’une nouvelle création artistique, voire le futur lecteur- auteur chargé d’écrire et de lire son propre texte littéraire.

Certes butor a essayé tout au long de ses écritures romanesques de répondre à la question : qui parle ? Il a essayé d’introduire une nouvelle vision ou une nouvelle stratégie de lire, mais il a toujours confirmé la difficulté d’assumer cet acte et la complication de cerner la polyvalence et la polysémie d’un texte littéraire.
De là le récit butorien met en relief le destinataire concret ou abstrait, il se modifie en fonction de ses attentes, de ses pensées, de ses crises et ses délires. L’Emploi du temps, La Modification et Degrés montrent des situations de crise relatives toujours à la production d’un énoncé ou à sa mémorisation ; un travail mental acharné pour aboutir à l’illustration d’un protagoniste égaré entre ses maux, ses décisions et ses tourments…
Jaques revel s’efforce de fuir Bleston mais il la trouve dans ses cauchemars, dans ses réflexions, dans la manipulation de son plan et dans ses notes quotidiennes. Léon Delmont prend son train pour refaire sa vie, pendant son trajet il médite et repense son passé, vers la fin de son voyage il décide d’abandonner ses projets et de reprendre sa femme et ses enfants. Degrés avec ses trois narrateurs trace la difficulté d’écrire ou de décrire une séance de classe, il symbolise notre embarras devant un énoncé dilatant et flexible, notre situation délicate une fois chargés de réécrire un texte triplé et inachevé.
Chaque roman représente la crise des personnages, des lecteurs en vertige et les attentes d’un auteur trop ambitieux espérant découvrir un lecteur modèle qui comprend et qui répond à ses messages.

Dans cette partie, nous allons mettre en relief les différentes situations du lecteur, virtuel ou abstrait, concret ou réel, modèle, postulé ou envisagé. Nous essayerons d’illustrer avec des exemples la difficulté de préciser qui parle ? Combien avons-nous de lecteurs ?









1. Le lecteur virtuel

Le lecteur virtuel, c’est le destinataire implicite du texte qui assume la fonction du narrataire jouant le rôle du personnage et assurant la communication avec le lecteur réel. Il renvoie à l’ensemble des instructions du roman sur la manière dont il doit être lu. Il représente aussi les stratégies par lesquelles une œuvre conditionne sa lecture.[1] « A la différence des types de lecteurs dont il a été question jusqu’ici, le lecteur implicite n’a aucune existence réelle. En effet, il incorpore l’ensemble des orientations internes du texte de fiction pour que ce dernier soit tout simplement reçu. »[2]

Dans degrés, nous avons une multitude de lecteurs virtuels ce qui complique l’interaction texte/ lecteur ; cela se manifeste dans le changement d’instance narratrice, dans le ton de communication entre les narrateurs qui prennent la parole à tour de rôle afin de nous raconter la même histoire, selon leur position et leur statuts. le premier narrateur qui est aussi un personnage du récit incarnant le rôle du professeur, illustré par la première personne du singulier, vouvoie ses destinataires en occupant une position supérieure par rapport à eux puisqu’il est plus informé et plus construit qu’eux:« Votre livre ne vous dira rien. Je vous ai déjà demandé de le fermer, comme votre cahier, pendant la récitation des leçons. » (p.35)

Le second narrateur qui abandonne sa place de destinataire devient à son tour un narrataire et un personnage du récit assumant le rôle de l’élève : "L’an dernier, tu n’as pas fait cette lecture à tes élèves de seconde, à mon frère Denis en particulier, tu n’as pas consacré une leçon entière à la découverte et la conquête de l’Amérique. » (p.133) Ce narrataire ne tardera pas lui aussi à céder la place à un autre, qui utilisera de nouveau le « je» comme instance narrative : « Je me suis remis, vous allez voir, tout va recommencer ; cette fois, je crois que j’ai véritablement démarré. » (p.338). De là la situation du lecteur virtuel reste confuse surtout lorsqu’il joue plusieurs rôles ou lorsqu’il est le narrateur -personnage. le lecteur abstrait[3][ représente également, le lecteur concret quand il le prend pour un destinataire postulé: « Je me rends compte qu’à plusieurs reprises j’ai parlé de nous sans parler de lui, contrevenant ainsi à la règle de narration que je m’étais imposée au début afin de parvenir à te décrire cette classe dans tout son volume. » (p.114)

Cette version déclenche des questions très intéressantes car pour la première fois, nous avons du mal à distinguer celui qui parle. Nous savons que Butor envisage un futur lecteur, un lecteur capable de réécrire son histoire et d’y participer. Nous assistons ainsi à une multitude de voix qui pénètrent l’énoncé narratif à travers des versions qui font écho en bouleversant les lecteurs: « -Tais- toi, il nous regarde. -C’est toi qui parles. » (p.380). vers la fin du roman nous sentons la nécessité de répondre à la question : qui parle ? Une interrogation sans réponse qui clôt un texte sans fin : « Ton oncle Pierre n’écrira plus ; c’est moi qui te dirai que ce texte est pour toi, et c’est Micheline Pavin que j’en ferai dépositaire. Vous êtes tous deux penchés sur son lit. Il a les yeux ouverts, mais c’est vous qu’il regarde, il ne fait pas attention à moi. Je le salue, il murmure : ‘’ qui parle ? ‘’ » (p.389)
Dans L’Emploi du temps, nous ne jouons pas exactement le rôle que l’auteur nous attribue, mais nous pouvons vivre les effets du personnage malgré sa potentialité ; le « je » nous met dans la peau du narrateur et nous procure son Moi qui nous captive sur le champ, ici le narrataire assure la fonction communicative entre l’énoncé et le lecteur dit réel. Il illustre la difficulté de progresser dans sa lecture, tant que le texte lu tourne en rond sans jamais avancer, tant que le débit narratif est écho- phonique, voire répétitif: « C’était comme si je n’avançais pas ; c’était comme si je n’étais pas arrivé à ce rond-point, comme si je n’avais pas fait demi-tour, comme si je me retrouvais non seulement au même endroit, mais encore au même moment qui allait durer indéfiniment, dont rien n’annonçait l’abolition ; et fatigue, le sentiment de la solitude, tels de longs serpents de vase froide, s’enroulaient autour de ma poitrine ; l’écrasant si fort que mes mâchoires se crispaient, que mes yeux s’entouraient de rides ardentes, tandis que le ciel se chargeait. » (p.46)

Dans L’Emploi du temps, Jaques Revel pour découvrir Bleston, passe son temps à écrire et à lire son texte espérant décrypter les secrets d’une ville énigmatique. Ce travail déstabilise notre lecteur virtuel puisqu’il ne peut préciser les événements ; les indications temporelles sont loin d’illustrer le fait, de le lire ou de l’écrire car l’un implique l’autre ]« en août, chaque lundi, avant de me mettre à mon texte, j’achevais de lire ce que j’avais écrit pendant une semaine du mois de juin, et maintenant, continuant ce mouvement, je lis les pages de Juillet, mais non plus le lundi, le mardi seulement, car le 1er septembre, encore tout étourdi par la violence de ton choc, Bleston, c’est lui qu’il m’a fallu m’efforcer de circonscrire. »(p.370). [Cette confusion nous pose problème dans la mesure où le lecteur abstrait est représenté dans ces états critiques. D’abord, il essaie de chercher un gîte, il passe énormément de temps à lire des annonces dont il ne maîtrise pas la langue « Je me demandais même si je n’avais pas poussé le scrupule un peu loin : dix adresses, n’était-ce pas beaucoup trop ? Etant donné la modestie de mes exigences, n’étais-je pas sûr que celle de ma prochaine demeure se trouvait parmi les cinq ou six premières ? » (p.56) Ensuite,il décide de découvrir Bleston à l’aide d’un plan qui finira par brûler dans un geste de colère ; mais il achètera un autre par la suite qui ne peut lui servir à grand-chose : « J’étais impatient pendent le trajet ; je retournais et dépliais sur mes genoux mes deux plans et mon journal, les parcourant du regard, sans pouvoir ; à cause des cahots, fixer un détail avec attention. » (p.53)

La lecture devient un refuge, une manière d’éviter Bleston ou de se comprendre; pourtant cette lecture ne peut sauver un lecteur égaré et perdu, elle ne fait qu’accentuer sa perte Une affiche de journal m’avait mené vers le roman policier de J.C. Hamiltan, Le Meurtre de Bleston, et la lecture de celui-ci vers le Vitrail du Meurtrier qui, lui-même, avait provoqué cette conversation dont les derniers mots me conseillaient d’aller vers La Nouvelle Cathédrale ; c’était comme une piste tracée à mon intention, une piste où à chaque étape, on me dévoilait le terme de la suivante, une piste pour mieux me perdre. » (p.103) Jaques Revel est un lâche qui se cache derrière les murs de bleston, exactement comme nous lecteurs déroutés par un roman qui nous prend en défi, nous ne pouvons faire face à un texte qui nous perturbe et nous bloque. Jaques Revel, comme nous, est une proie d’un espace psychologique caché au fond de lui-même ; incapable d’assumer ses actes, incapable de s’exprimer et lorsqu’il décide enfin de parler c’est Bleston qui prend la première la parole. C’est elle qui le classe, le menace et le met en dérision : Je suis bleston, Jaques Revel, je dure, je suis tenace !et si quelques maisons s’écroulent, ne va pas croire pour autant que je tombe en ruine (…) regarde, Jaques Revel, rien ne ma recouverte, rien ne ma fait reculer, regarde comme je suis encore toute neuve. »(p. 306)

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