Chamsse Kamar modératrice
عدد الرسائل : 121 العمر : 26 المادة المفضلة : , La littérature française et arabe الهوايات : L'écriture et la lecture تاريخ التسجيل : 03/05/2008
| موضوع: La lecture littéraire الثلاثاء 30 ديسمبر 2008 - 12:05 | |
| La lecture littéraireLa critique moderne se consacre actuellement à l’étude du texte du point de vue de sa réception ; elle se concentre sur le lecteur qui devient le centre d’intérêt de toute analyse. Le lecteur est dorénavant responsable de son acte de lire, il est un élément fondamental du récit puisque même le sujet lisant participe mentalement et sentimentalement à la construction du sens. la lecture est un jeu complexe qui nécessite une grande compétence linguistique- littéraire et une très bonne observation. Ainsi l’écriture représente une stratégie de lire. C'est-à-dire que l’auteur met en valeur le message et sa forme tout en travaillant un système de signes qui indique, plus ou moins, les techniques susceptibles d’appréhender et de lire l’énoncé. L’écriture n’est plus un simple moyen de relater les pensées mais une manière d’interroger l’Autre avant d’être une incarnation de soi… Cela veut dire que le texte est écrit pour être lu ; l’auteur dans ce cas lorsqu’il écrit il se prend lui-même pour un autre.Butor est l’un des précurseurs du nouveau roman, il a théorisé et pratiqué ce genre depuis ses débuts. Butor le romancier a toujours voulu représenter le lecteur réel au sein de ces écritures en travaillant sur la difficulté de préciser qui parle. Une tâche délicate qui a écarté Butor le romancier à la faveur de Butor le critique...Dans les romans butoriens, le lecteur participe à l’élaboration et à la construction du sens, il ne se contente plus de recevoir ou d’analyser un message puisqu’il est appelé à travailler un énoncé en perpétuel changement. chosifié, impliqué dans un récit dérégulé, le lecteur ne peut qu’utiliser toutes ses connaissances pour sortir du labyrinthe. Butor considère ses lecteurs comme une force agissante capable de remodeler et de reformuler un texte pluriel. Il cherche un lecteur modèle, potentiel qui devine ses intentions. Un lecteur susceptible de créer cette atmosphère interactive marquant cette communication entre les lecteurs et l’auteur ; le lecteur idéal est capable de transcender les idées de l’auteur. C’est un lecteur envisagé souhaité par l’auteur concret. Toutefois le lecteur réel, que nous sommes, est loin de représenter ce lecteur envisagé, car le nouveau roman nous entraîne dans un monde énigmatique et insidieux où le récit se disperse à la faveur d’une écriture qui met en valeur la forme du message et son contenu.Le personnage est relégué au second plan, il reste un actant sans talent souvent torturé, erroné, ridiculisé, il ne peut plus répondre à nos rêves d’héroïsme, de beauté et de nostalgie conventionnelle. Incompétent, paranoïaque, indécis, perturbé le personnage devient une énigme à résoudre, un objet à mettre à la loupe pour qu’il puisse saisir les composantes et les particularités…[size=25]L’auteur laisse des indices ou des lacunes afin de pousser ses lecteurs à réfléchir, à repenser leur texte. En effet, le lecteur réel doit toujours compléter un portrait inachevé, tracer les traits flous et imprécis d’un être sans âme, d’un être écrasé d’avance par son propre choix ou par son propre acte. Le personnage au lieu d’exister à travers son acte, est déchiré, toujours en pleine crise inapte à agir, à affronter le problème. Nous ne pouvons plus parler du personnage au sens classique car il est question d’une nouvelle forme grammaticale où le sujet est déraciné, loin de nous séduire, un simple actant narratif écrasé par l’événement qui devient maître de la situation… A vrai dire le fait de conter au sens traditionnel devient impossible ; le lecteur lui-même est pluriel, nous parlons notamment du lecteur concret ou réel, du lecteur abstrait ou virtuel, modèle ou postulé ce qui pose problème. Il n’est plus question d’une narration qui commence mais d’une idée qui s’annonce ou d’un texte silencieux qui débute ailleurs et qui nécessite la participation d’un destinataire actif et attentif, ce qui est problématique. le temps et l’espace butoriens, à leur tour, deviennent des actants forts intrigants qui gèrent la narration ; notamment Rome dans la Modification ou Bleston dans L’emploi du temps relatent l’effet de l’espace sur les personnages et sa grande puissance dans l’élaboration et la construction du sens. D’ailleurs les personnages dans ces romans semblent guidés par l’espace, écrasé par son poids et ses mystères. nous ne pouvons imaginer un roman butorien sans la présence d’un espace- signe ou d’un temps dominant. Par exemple dans Degrés c’est les temps de la séance qui domine. Mais dans La modification ou L’Emploi du temps c’est la présence de Rome ou de Bleston qui gère la situation. Nous pouvons dire que Butor a donné aux éléments spatiotemporels une grande puissance au point qu’il est difficile de négliger le temps ou l’espace sans déranger le système narratif... Auteur: Nadia BIROUKConsultez le site de Nadia BIROUK pour plus d'informations: www.avis.anatoile.com | |
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